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Une performance aussi étourdissante que grandiose

« Tout ça pour l’amour » est un seul-en-scène dont la performance est aussi étourdissante que grandiose.


En effet, Edwige Bailly incarne alternativement deux professeurs de littérature et latin diamétralement opposées au niveau de leur aspect et comportement : une jeune femme élancée, gracieuse et calme mise en scène dans une lumière chaude ; l’autre femme plus âgée plutôt courbée, excentrique, parlant avec un accent étranger mise en scène dans une lumière plus froide, plus sombre. Même si les deux enseignantes parlent à une classe fictive, les tirades n’en sont pas moins un monologue ennuyeux. La diction très rapide – parfois trop d’ailleurs- mêlée à un jeu d’acteur actif emplissant tout l’espace en courant, tourbillonnant, sautant et chantant permet de garder un rythme suffisant pour garder l’attention du spectateur. On passe du tragique au comique voire au burlesque pour notre plus grand bonheur !


Cette pièce incarne aussi une ode à la littérature et à son enseignement. Les deux professeurs, passionnées de lettres, captent l’intérêt de leurs élèves de manière différente. La jeune professeur romantique en quête d’amour n’a de cesse de faire des références littéraires, historiques et musicales en citant bon nombre d’auteurs et poètes reconnus. La plus âgée nous conte l’histoire d’Antigone avec beaucoup d’emphase et d’originalité nous prouvant que les grandes œuvres littéraires peuvent être étudiées en les vivant pleinement.


Même si les deux femmes se montrent très différentes, elles se rejoignent sur leur passion des livres et sur leur besoin de prôner la liberté (liberté dans la manière d’enseigner ; liberté d’aimer ; liberté de ne pas répondre à l’autorité). D’ailleurs, nous ne pouvons que faire un parallèle entre le personnage d’Antigone reconnue comme étant réfractaire à l’autorité (elle s’oppose à son oncle pour honorer la mémoire de son frère) et la jeune professeur défiant la loi et refusant toute concession pour vivre son histoire d’amour avec un élève mineur.


En conclusion, j’ai eu beaucoup de chance d’assister à cette pièce que j’ai trouvée très impressionnante et riche. Julien Poncet et Edwige Bailly ont accompli un travail remarquable. Je garderai un souvenir mémorable de cette soirée et me rappellerai que la littérature peut apporter un remède à nos vies.

LJ

Aimer : la définition même du professeur

J'ai trouvé cette pièce très intéressante. J'ai beaucoup aimé le rôle de la personne âgée car je la trouvais assez drôle. Selon moi la vieille personne et la jeune femme sont les mêmes personnages. La vieille femme aurait perdu la raison à cause de son histoire, de son passé, ce qui expliquerait son comportement assez étrange. Selon moi, elle nous montre la définition même d'un professeur, car elle enseigne à ses élèves ce qu'elle pense être important ,ses coups de cœur, ses valeurs. L'histoire d'amour nourrit l'intrigue de la pièce: on ne décide pas de qui on tombe amoureux, on peut se poser des questions, mais cet amour est réciproque. La professeure montre qu'elle sait bien faire son métier, n'est-ce pas là tout ce qui compte?

ST

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