Tombées de masques
Cette après midi, la salle était comble de petits et de grands curieux pour découvrir ce qui se cachait derrière "Le secret des arbres". Deux comédiens (Véronique Antolotti et David Lesné), cinq personnages, deux maisons collées et une forêt par là derrière invisible. Une grand mère au bout du rouleau assaillie par la misère et la faim, poussée en dernière extrémité à vendre tous ses biens, maison et forêt à son voisin marchand de bois peu scrupuleux, âpre au gain, voleur et dénué de sentiments. Tout sera détruit; maison, forêt, tout le passé de la vieille dame ainsi que ses espoirs au sujet de la venue de son petit fils potentiel sauveur.
Les masques figés utilisés par les comédiens donnent du caractère aux personnages, les variations d'émotions sont dans les gestes et la voix, mais les masques finissent par s'animer, le bois prend vie de manière subtile en apprenant que les arbres parlent et éprouvent des sentiments comme Cloé, l'ortie plantée sur le pas de la porte. C'est un plaisir simple et puissant que cette histoire nous fait éprouver, plaisir du bien qui l'emporte, d'un avenir éclairci pour la planète et pour les êtres qui savent l'écouter.
Le fil musical à l'accordéon (Julien Gonzales) fait écho aux vibrations intérieures des âmes à la recherche de leur point d'équilibre. Comme une musique de film, en direct, il soutient l'action, et fait vivre le hors-champ.
Trop facile direz-vous, les contes ne se réalisent pas, l'heure est trop grave pour s'adonner à des espérances utopiques. Pourtant n'avons nous pas besoin de récits positifs, qui s'échappent des leçons de terreur, pour nous donner confiance en notre puissance, puissance, d'agir, d'espérer, d'aimer par delà les frontières que ce soit celles de l'altérité, ou celles des espèces, puisque nous dépendons tous les uns des autres, alors autant se donner un visage et des récits communs.
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