Aussi prodigue que la vie...
La plus précieuse des marchandises est un conte de J. C. Grumberg, et si l'on s'attendait à quelque chose de triste et désespérant, on a tout faux.
La mise en scène de Violette Campo en fait une ode à la vie, malgré toutes les difficultés et les monstruosités du monde. D'abord en mettant l'accent sur le conte et la prise de distance que les conteurs apportent en s'adressant au public, belle manœuvre de diversion, ce n'est qu'un conte après tout!
Ensuite en faisant vivre les personnages du conte comme ils sont dans notre imaginaire ou à peu près, de sorte que c'est notre imaginaire enfantin qui est convoqué, plus que l'Histoire froide et implacable, pour nous faire participer à l'histoire de ces personnages.
L'incarnation des personnages par les acteurs au bord du type du conte, changeant de rôle, chantant, jouant de la musique, laisse toute amplitude à l'imaginaire enfantin où tout est possible.
La musique et les chants assurent en effet cette distance nécessaire , mais aussi cette immersion si envoûtante, fil rouge poignant qui nous sauve.
Le décor enfin tout en sobriété nous laisse libre, nous ouvre de nombreux possibles.
La vie nous est donnée, nous est rendue, mais prise aussi, elle s'acharne à trouver des chemins improbables qu'elles que soient les situations, au bord d'une voie de chemin de fer, dans une forêt profonde, dans un camp, dans une ville de lumières. La vie persiste si ce n'est en fait, ce sera en mots et en images dans les souvenirs, vie qui n'est pas moindre vie, au contraire, que serions nous sans les transmissions de nos ancêtres et dont les contes sont le sel?
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